Limiter et valoriser les déchets : le défi quotidien
Au-delà du tri sélectif (désormais quasi systématique), nombre d’événements vont plus loin :
- Interdiction de la vaisselle jetable plastique : depuis la directive européenne de 2021, la plupart des festivals, mais aussi les petites fêtes locales, proposent désormais des gobelets réutilisables, consigné. Cela réduit jusqu’à 80% les déchets plastique liés à la restauration (Ministère de la transition écologique).
- Ateliers de sensibilisation : balades accompagnées pour ramasser les détritus abandonnés (plogging culturel !), expositions artistiques sur le recyclage ou stands dédiés aux bonnes pratiques zéro déchet.
- Compostage et dons alimentaires : à l’image de Festivals Solidaires (ex : Le Printemps de Bourges), de nombreuses organisations collaborent désormais avec des associations pour redistribuer les surplus alimentaires ou installer des points de compost collectif.
L’association Réseau des Festivals Bourgogne-Franche-Comté cite ainsi une réduction moyenne de 30% du volume de déchets sur les manifestations accompagnées par des responsables “éco-responsabilité” (Réseau des Festivals Bourgogne-Franche-Comté).
Mobilité douce : le casse-tête événementiel
Le transport représente souvent le premier poste d’émissions pour un événement. Concerts en plein air, expositions en villages, fêtes de village… Les sites ne sont pas toujours desservis facilement, et la voiture individuelle l’emporte encore trop souvent. Pourtant, des solutions originales émergent :
- Navettes gratuites mutualisées entre communes.
- Parkings à vélos surveillés, prêts de "vélib’ ruraux".
- Mise en réseau des plateformes de covoiturage local (on pense à "Mobicoop" ou "Covoit’Festivaliers", actifs dans de nombreux rendez-vous).
- Encouragement au train pour les grands événements, via des tickets combinés SNCF + entrée (Festival de la BD d’Angoulême, par exemple).
Sur la côte viticole, des initiatives voient le jour comme les balades nocturnes du festival Musique au Chambertin, incitant le public à emprunter les sentiers piétonniers au cœur des vignes. Résultat ? Moins de voitures, plus de rencontres, une autre manière de savourer le territoire.
Énergie : de la sobriété à la créativité
Si la lumière fait la fête, elle consomme aussi ! Certains festivals ont drastiquement diminué leur empreinte énergétique grâce à :
- Éclairage LED et gestion intelligente (extinction automatique, variateurs selon la fréquentation…)
- Groupes électrogènes à biocarburant, ou même panneaux solaires mobiles.
- Programmations d’horaires décalés pour optimiser l’utilisation d’énergie locale disponible (partenariats ponctuels avec des producteurs d’énergie renouvelable).
Un projet pilote en Bourgogne, mené par l’association "Pousses d’Avenir", a permis à la Fête du Vin Nature de Chassagne-Montrachet de fonctionner à 100% en énergie renouvelable sur tout un week-end, grâce à une coopération locale avec des petits producteurs photovoltaïques.
Scénographies durables et sobriété matérielle
Qui a dit qu’on ne pouvait pas rêver grand avec peu ? De plus en plus de spectacles et d’expositions intègrent des matières recyclées, des décors réutilisables ou issus du territoire. Citons :
- Construction de scènes en bambou ou bois local (exemple : les estivales du Parc du Morvan).
- Mobilier scénographique basé sur la récupération (palettes, éléments industriels déclassés...)
- Location mutualisée de matériel entre événements et associations – le parc d’accessoires du Centre Dramatique National de Dijon est régulièrement partagé avec des structures culturelles de la région.
Ce modèle “low tech” encourage la créativité, tout en inscrivant le geste artistique dans une logique d’économie circulaire.